Natura'pro monte en puissance
Présente sur deux départements, Natura'pro s'inscrit dans une nouvelle dynamique où proximité rime avec performance. Avec de nombreux projets sur les rails, la coopérative est résolument tournée vers l'avenir.
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Née de la fusion des coopératives L'Ardéchoise et CADP en 2011, Natura'pro est devenue en quatre ans une entreprise de poids dans le Sud-Est de la France avec un chiffre d'affaires consolidé 2014 de 87,2 M€ dont 37,8 pour la coopérative. Son territoire d'activité qui s'étend sur les départements de l'Ardèche et de la Drôme est très diversifié. Grandes cultures, semences, élevage, arboriculture, viticulture, maraîchage, « nous devons être en mesure de répondre aux attentes de l'ensemble de nos associés coopérateurs », indique Sylvain Robinet, le directeur général. Pour cela, trois principes guident les dirigeants : « proximité, professionnalisme et performance ». Recruté au moment de la mise en place de la fusion, Sylvain Robinet, précédemment DG de la coopérative Axion dans l'Aisne, a la lourde charge de mettre en oeuvre un projet transversal visant à optimiser la gestion globale de l'entreprise pour gagner en compétitivité au service des producteurs. « Aujourd'hui, l'action stratégique et opérationnelle doit se penser à l'échelle bidépartementale, uniformément et toujours dans une logique de proximité avec l'associé coopérateur. Nous avons donc dû repenser notre organisation interne et externe », précise Sylvain Robinet. Depuis le 1er janvier 2015, cette nouvelle organisation est effective. « Elle est basée sur une logistique plus adaptée ainsi que sur la mise en place de conseillers relation terrain pour assurer conseils, services et développement », explique Sylvain Robinet. Un important plan de formation pour les 355 collaborateurs de l'entreprise a également été proposé afin « de gagner en compétences ». Cela a aussi impliqué des recrutements, directrice des ressources humaines, responsable QHSE, et responsable logistique doté d'une mission « supply-chain »... Sur le terrain, cette nouvelle organisation a engendré des évolutions dans le maillage territorial des magasins ou de leur amplitude horaire d'ouverture. Certains ont été fermés, d'autres agrandis et modernisés. « Notre organisation est aujourd'hui certes différente, mais le service à l'adhérent reste le même, voire plus adapté », confesse le directeur général.
Une force en appro adaptée
Un service à l'adhérent que Sylvain Robinet estime encore meilleur depuis l'adhésion récente de la coop, via Interra'pro, à l'alliance régionale Area. « Nous bénéficions désormais d'une véritable puissance d'achats ainsi que d'une synergie logistique pour l'agrofournitures et les services associés, explique-t-il. Ce qui permet d'offrir à nos agriculteurs adhérents une plus large gamme de produits et de spécialités que ce soit en agroéquipements, engrais, semences ou encore en produits phytos. L'objectif étant de leur permettre d'améliorer leur compétitivité et leur résultat d'exploitation. » L'approvisionnement représente 69 % du CA de la coop avec en tête l'alimentation animale, dont le tonnage est en hausse de 4 % par rapport à l'exercice précédent.
Sylvain Robinet souligne aussi la montée en puissance du secteur agroéquipement, dont le chiffre d'affaires a été multiplié par deux de 2011 à 2014, avec notamment la vente de palissages en vigne, due à l'augmentation des plantations, celle de piquets, clôtures et accessoires pour la protection contre le loup. La poursuite des ventes de tunnels et gros matériel d'élevage, mais aussi de filets de protection (paragrêle, antipluie, anti-insecte) dans le secteur arboricole. « Nous avons un savoir-faire dans la réalisation de bâtiments d'élevage et nous sommes à l'écoute des demandes très différentes et spécifiques de nos agriculteurs », explique le directeur. Depuis plusieurs années, la coopérative se spécialise également dans l'agroenvironnement. « Ce développement s'appuie sur l'accompagnement de nos associés coopérateurs vers une agriculture durable basée sur des contrôles de pulvérisateurs, la mise en place de collecte de bidons de produits phytosanitaires vides ou non utilisables ou encore la réduction des pollutions d'origine agricole avec la gestion des effluents via des dispositifs agréés », explique Didier Plasse, chef de marché agroenvironnement. Aujourd'hui, ce sont près de 140 stations phytosanitaires individuelles ou collectives, type Phytobac ou Héliosec, qui ont été mises en place sur le territoire. La coopérative intervient sur le terrain pour le conseil, l'étude et la réalisation de ces ouvrages. La gestion de la ressource en eau est une autre thématique sur laquelle travaille la coopérative. « L'irrigation est très importante sur notre territoire, précise le directeur général. Afin de préserver la ressource, nous proposons à nos agriculteurs adhérents de remplacer leur système d'aspersion par de la micro-aspersion ou du gouttage. » Plusieurs réalisations ont d'ores et déjà été élaborées en ce sens comme la mise en place d'un goutte-à-goutte enterré sur asperge à la plantation et des projets de ce type sont aussi en cours sur maïs et arbres fruitiers.
Rationaliser la collecte
La collecte joue également un rôle important dans le fonctionnement de l'entreprise. En moyenne, ce sont près de 25 000 t de céréales par an qui ont été collectées sur les trois dernières années, principalement du blé dur, maïs, blé, orge, triticale, sorgho et colza, dont près de 2 000 t en bio. Dans le cadre de la réorganisation de l'entreprise, une étude de rationalisation pour la collecte a été menée, notamment sur le parc silos. De quinze silos à la fusion, il n'en demeure que douze dont deux dédiés au bio. « Cette restructuration était nécessaire, afin d'optimiser les coûts de fonctionnement, de mise en conformité et de logistique », explique Laurent Magnard, chef de marché collecte. En parallèle, des projets sont en cours comme la mise en place d'un nouveau séchoir à maïs à Montélimar, en remplacement de trois séchoirs vétustes à Chomérac, Puygiron et La Laupie. En matière de débouchés, un tiers de la collecte est valorisé en interne pour approvisionner les éleveurs adhérents (vrac, big bags) et capter de la valeur ajoutée auprès des magasins grand public en sacs de 10 et 25 kg. Le reste est vendu en circuit long par les unions régionales Grains de soleil en conventionnel, et Bio Sud Est, en bio. En parallèle, Natura'pro voit ses surfaces en production de semences significativement augmenter depuis plusieurs années. En 2014, plus de 7 500 ha de semences ont été mis en production avec l'union de coopératives Top Semence, dont Natura'pro est actionnaire majoritaire à hauteur de 38,3 %. « Une production que l'on souhaite pérenniser sur le moyen terme, car elle est source d'un meilleur niveau de rémunération pour nos agriculteurs multiplicateurs, et d'un savoir-faire recherché par les obtenteurs », indique Sylvain Robinet.
Des magasins tests
La montée en puissance du groupe Natura'pro se concrétise également dans ses 32 Lisa dont 29 sous enseigne Gamm vert - Comptoir du village, avec près de 45 M€ de CA 2014. Des investissements importants y ont été réalisés depuis plusieurs années pour assurer des projets d'agrandissement, de construction, de relooking... « Natura'pro est partie prenante des tests proposés par l'enseigne nationale Gamm vert. Le test « Terroir » débuté en 2011, mettant en avant les produits du terroir de la Drôme et de l'Ardèche, est un vrai succès avec des progressions du CA à deux chiffres dans la plupart des sites labellisés. Un test « Igloo » pour la mise en marché de produits des terroirs surgelés est également en cours », révèle Brice Vattard, directeur des activités grand public. D'autres projets s'ajoutent comme l'étude sur le parc logistique, le développement du pôle énergie (carburants, gaz, granulés bois, huiles)... « Mais aussi la mise en place d'un nouveau système d'information qui devrait démarrer courant 2016 et qui aura pour finalité de rassembler les salariés autour d'un projet d'entreprise groupe. Il restera à installer l'ensemble des forces humaines sous un même siège (1) dont le lieu reste encore à définir », indique Sylvain Robinet.
Camille Penet
(1) Actuellement, le siège du groupe est situé à Privas et celui de la coopérative à Montélimar.
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